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groupe du Havre à Montmartre
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Parenthèse culturelle à Paris pour le Secours Catholique du Havre

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S’ouvrir aux autres, faire une pause dans un quotidien stressant, mieux connaître la culture du pays d’accueil… C’est l’expérience vécue le temps d’un séjour touristique à Paris l’été dernier par des personnes migrantes vivant au Havre, avec le soutien de l'ANCV*.

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Le groupe du Havre en visite sur la butte Montmartre.

Visite du Louvre, balade en bateau-mouche, remontée des Champs-Élysées... le programme est typiquement parisien durant quatre jours pour la vingtaine de participants au séjour organisé dans la capitale par le Secours Catholique du Havre. « Il nous faudrait des vacances comme celles-ci trois fois par an ! », plaisante Ali, 60 ans, à la sortie du petit-déjeuner pris dans l’auberge de jeunesse où loge le groupe.

Comme Ali, originaire de Somalie, la plupart de ces touristes d’une semaine – des hommes seuls surtout ainsi que trois familles, l’une tunisienne, les deux autres géorgiennes – vivent en France depuis une poignée de mois ou d’années seulement. Au Havre où ils résident – en Cada*** ou foyers – beaucoup assistent aux cours de FLE** proposés par le Secours Catholique. « Ces séjours sont importants pour pratiquer la langue, s’intégrer à la société et ne pas rester enfermé au sein de sa communauté », explique Yamina, Algérienne de 50 ans, dans le métro qui emmène le groupe vers la butte Montmartre.

Un temps de vivre ensemble, où chacun s’ouvre aux autres 

« C’est un bain dans la culture du pays dans lequel ces personnes ont pour objectif de rester, et c’est un temps de vivre ensemble, où chacun s’ouvre aux autres », complète Benoît, animateur. Ce dernier s’improvise guide sous la coupole de la basilique du Sacré-Coeur, assailli par les questions d’Ali et d’Abdellah, tous deux très curieux des rites chrétiens. Puis, place du Tertre, il entonne joyeusement Joe Dassin sur les notes d’un accordéoniste.

« Pour eux, c’est également se rappeler que la vie peut aussi être un peu plus légère », ajoute Solen, 26 ans, bénévole « Young Caritas »**** et intervenante sociale dans un Cada. Alpha, Guinéen de 23 ans, également « Young Caritas », se dit « très content » de visiter Paris, dont il ne connaît que les gares lorsqu’il est convoqué dans le cadre de sa procédure de demande d’asile. Il apprécie surtout « de partager ça avec tout le groupe ». « Mais il y a toujours un moment où la réalité me rattrape, nuance-t-il, et m’empêche de profiter du moment présent… ». À la pause pique-nique, Afiz, 18 ans, montre sur son téléphone les selfies qu’il a pris la veille au soir, place du Trocadéro, la Tour Eiffel scintillante en arrière-plan. Le jeune Afghan est arrivé au Havre il y six mois. Il s’exprime très peu en français. Mais son grand sourire et son pouce levé parlent pour lui.

*Agence nationale des chèques vacances  - **Français langue étrangère - Centres d'accueil de demandeurs d'asile*** - jeune engagé au Secours Catholique ****

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Séjour à Paris
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« Ces quatre jours, c’est incroyable », se réjouit Teona, 31 ans, Georgienne. Je me sens bien ici. Quand j’étais petite, je rêvais de visiter Paris ». Chose faite pour Nia, sa fille de 9 ans, qui acquiesce, et précise, dans un français parfait : « De notre chambre, on voit la tour Eiffel ! Alors quand on s’est réveillées ce matin, on est directement allées la regarder par la fenêtre ».
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© Éléonore Henry de Frahan
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Teona était professeure de danse folklorique en Géorgie. Arrivée en France, à Rouen, avec sa fille et son mari en mai 2021, elle réside désormais au Havre, hébergée en foyer par le 115. Elle espère obtenir un titre de séjour « étranger malade ». Au Havre, elle a monté une petite troupe pour continuer à enseigner - bénévolement cette fois - les danses traditionnelles. Elle a présenté un premier spectacle en maison de retraite ainsi que devant le public du Secours Catholique.
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Pour Cherifa, sa fille adolescente Meryeme et son fils Élies, arrivés de Tunisie quelques mois plus tôt, ces quelques jours à Paris sont la seule escapade de l’été. La visite au Louvre les a particulièrement enthousiasmés, notamment le département des arts de l’Islam. Dans le métro, le jeune Élies est à l’aise, et marche souvent en tête du groupe. À l’auberge de jeunesse, il s’en donne à cœur joie sur le piano mis à disposition. « Il adore la musique, il est doué », confie sa mère, avec une pointe de fierté.
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Dans la basilique du Sacré-Cœur, Benoît s’improvise guide pour répondre aux nombreuses questions d’Ali et d’Abdellah. Yamina joue le rôle de traductrice. « On allume une bougie pour qu’à notre départ de la basilique, la lumière reste. Cela veut dire qu’un peu de nous-mêmes, un peu de notre cœur reste ici aussi », explique l’animateur du Secours Catholique devant les présentoirs aux petites flammes vacillantes. Plus loin, la statue de Saint-Pierre requiert de nouvelles explications.
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Dans ce groupe multiculturel dont les membres ne se connaissent que depuis peu – trois réunions ont eu lieu pour préparer le séjour – les échanges passent par les gestes, les rires, et des mélanges linguistiques. Hussain, Bangladais de 27 ans, converse en anglais avec Ali, Somalien, tandis que Chérifa participe à la discussion à moitié en arabe et à moitié en français. La langue de Molière permet finalement à chacun de se rapprocher, de se découvrir. « Ali et Hussain n’ont pas d’histoire commune, pas du tout le même âge, mais ils sympathisent, se prennent par le bras », observe avec plaisir Solen, bénévole et accompagnatrice.
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Clarisse Briot (Journaliste) - Éléonore Henry de Frahan (Photographe)